Audinot.
45
demeurant à Paris, rue Coquillière, paroiffe Saiut-Euftache,' âgé de-39 ans, etc. : Dépofc que vers l'année 1757 ou environ, il a traité d'une maladie grave, dans Paris, une particulière qu'il ne connoiffoit pas. Qu'il ne fe fouvient plus dans quel endroit, mais qu'il croit fe fouvenir que cette particulière s'appeloit madame Audinot. Que depuis le dépofant fut obligé d'aller à l'armée pour le fervice du Roi et revint à Paris vers l'année 1763. Que quel­que tems après quelqu'un dit au dépofant qu'une dame, à laquelle il avoit rendu la vie, ne ceffoit de parler de lui ; que par reconnoiffance elle.voudroit bien Ie revoir ; que c'étoit madame Audinot et qu'elle demeuroit grande rue du faubourg Saint-Denis. Que Ie dépofant s'y tranfporta et y vit ledit fleur Audinot avec ladite.dame Audinot et deux petits enfans femelles. Qu'ayant continué de fréquenter la maifon dudit fleur Audinot pendant plufieurs mois pour le rétabliffement de fa fanté, le dépofant a remarqué que ces deux petits enfans étoient traités comme feeurs et comme enfans defdits lieur ct dame Au­dinot. Que l'une de ces petites filles s'appeloit Marie-Anne et l'autre Eulalie. Que le dépofant a ceffé depuis dé voir lefdits fleur et dame Audinot jufqu'il y a environ un an quc ledit fleur Audinot rencontra le dépofant vis-à-vis laComédie-ItaJiennc ct, tout éploré, il dit au dépofant : « On ne vous voit pas 1 J'ai Eulalie à l'article de la mortd.une petite vérole la plus fâcheufe. » Que quelques jours après Ie dépofant alla chez ledit Audinot rue des Foffés-du-Temple, et ledit fleur Audinot lui dit que fa fille alloit mieux. Que le dépofant lui ayant donné fon adreffe, ledit fleur Audinot le fit prier plufieurs fois de paffer chez.lui tant pour des confeils relatifs à fa fanté qu'à celle de différentes perfonnes attachées â fon théâtre. Que dans l'une des vifites du dépofant, ledit fleur Audinot lui dit qu'il étoit fort embarraffé, qu'il dëiïreroit donner à fa fille toute l'éducation poffiblc et à cet effet la mettre au couvent pour éviter les. accidens qui pour­roient réfulter de la trop grande liberté de fa fille, parce que lui Audinot, étant occupé à fon théâtre, il ne pouvoit pas avoir.continuellement les yeux fur Ia conduite de fa fille; mais qu'il craignoit qu'on ne voulût pas la recevoir au couvent fl elle y étoit préfentée en fon nom et que même il en étoit perfuadé parce qu'elle avoit été déjà renvoyée d'un autre couvent par cette raifon. En conféquence, ledit fleur Audinot propofa au dépofant et le pria de vouloir bien fe charger dc la faire conduire dans un couvent fous un nom refpectable. Que le dépofant s'étant prêté à cette propofition, qui lui a paru devenir indifpen-fable à la vertu et aux mœurs de la jeune perfonne, la conduifit au couvent des Dames de.St-Michel, rue des Portes, où elle eft encore aujourd'hui fous un autre nom que celui de fon père. Plus dépofe qu'il a entendu dire dans Paris que ledit fleur Audinot n'étoit pas marié avec ladite'dame Audinot.
Signé : J. A. de Bourzeis ; Joron.
Dame Anne-Jeanne Barabe, époufe de meffire Jacques-Amable de Bourzeis, médecin, demeurant à Paris, rue Coquillière, paroiffe St-Euftache, âgée de 28 ans, etc. : Dépofe qu'elle a demeuré en Lorraine pendant environ fix ans tant à Nanci que dans plufieurs couvens. Qu'elle a été penfionnaire dans la